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Si j’avais eu une Lucie Cossette dans ma vie d’écolière, au moment où j’ai appris les tables de multiplication, j’occuperais peut-être un poste de mathématicienne aujourd’hui! En tout cas, Daniel Cossette, lui, a eu beaucoup de chance que sa mère, analyste-statisticienne à la Division des statistiques sociales, du logement et des familles, se donne la peine de trouver une méthode simple mais combien efficace pour lui permettre d’apprendre par cœur ces fichues tables!

	Lucie Cossette pose avec des exemplaires français et anglais de son livre. Photo : Pascale Therriault.

Un cas classique

C’est en 1995, alors que Daniel se trouvait en 4^e année et se battait armes et poings pour apprendre les tables de multiplication que l’aventure débuta. Confronté à un soi-disant problème de « déficit d’attention », le jeune garçon était sur le point d’abandonner en plus de voir son estime de soi s’envoler après avoir tout essayé : les cartes éclair, les jeux et les exercices.

À ce moment-là, l’ingéniosité de sa mère Lucie est entrée en jeu. Refusant de s’avouer vaincue devant l’échec et les frustrations de son fils, Lucie se mit en frais de solutionner ce problème. Elle avait remarqué que Daniel retenait facilement les détails visuels d’un film par exemple ou même d’une route menant à un endroit où il n’était allé qu’une seule fois. Elle a donc eu l’idée de concevoir une méthode remplie de repères visuels. Elle y a mis de la couleur, des formes, des colonnes, des symboles.

Daniel a maîtrisé ses tables en trois semaines. Et il les sait toujours!

Une méthode simple et infaillible

La méthode d’apprentissage visuelle des tables de multiplication que Lucie a développée est à la fois simple et infaillible. Elle s’adresse tout autant aux enfants qu’aux adultes qui, comme moi, n’ont jamais réussi à mémoriser toutes les 169 multiplications des tables de 0 à 12 (vive les calculatrices!)… Lucie explique d’abord, comment, en fin de compte, seules 28 des 169 multiplications doivent être mémorisées. Ensuite, elle associe ces 28 multiplications à sept images simples et structurées qui sont faciles à retenir. En se souvenant des images, on voit en même temps la réponse de chaque multiplication.

Vous voulez en savoir plus? Pourquoi alors ne pas vous procurer Apprendre à voir les multiplications par cœur, le livre qu’a rédigé Lucie – disponible en anglais et en français.

Le livre

Au début de l’été 2000, en discutant avec une collègue de travail, Lucie dépoussière sa méthode d’apprentissage; cette maman est à la recherche d’un professeur ou d’une école d’été pour son fils qui ne parvient pas à mémoriser les tables de multiplication. Quand on a tout essayé, on n’a rien à perdre s’est certainement dit Penny en acceptant l’aide de Lucie. Or, à la grande surprise de Penny, son fils apprend toutes les tables en quelques semaines seulement! « Je suis encore émerveillée de voir à quel point il a été facile pour mon fils d’apprendre ses tables! C’était il y a plus de deux ans et il ne les a jamais oubliées! », témoigne Penny.

Ensuite, ce fut au tour de la fille de Danielle, puis d’adultes qui ne savaient pas leurs tables comme Linda et Ron. Tous réussissent l’impossible : apprendre les tables et le plus important, s’en rappeler!

Étant donné ces succès remarquables et sous les pressions de son entourage, Lucie se décide à publier sa méthode.

Conceptrice, éditrice, représentante des ventes…

Afin de se consacrer entièrement à la rédaction de son livre, Lucie décide de prendre congé de son employeur de novembre 2002 à juin 2003. Quand le temps d’entreprendre des démarches pour trouver un éditeur arrive, elle se rend vite compte qu’il sera difficile de percer dans le milieu de l’édition éducative sans avoir ses « cartes de noblesse ». Mais, puisque rien ne semble maintenant l’arrêter, Lucie continue de l’avant. Elle fonde sa propre maison d’édition, les Éditions La Différence, engage un réviseur, un traducteur (le livre a d’abord été rédigé en anglais), un graphiste, un imprimeur. Et puis, avant de finaliser la mise en page et d'aller sous presse, elle décide de solliciter l'avis d'un expert en la matière, question de s'assurer que la démarche qu'elle propose dans son livre est claire et cohérente.

Lucie communique avec Nancy Vézina, professeure de didactique des mathématiques
à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa. « Dès que j’ai commencé à expliquer ma méthode à Mme Vézina, relate Lucie, j’ai senti son enthousiasme. Les chercheurs en didactique des mathématiques savent depuis longtemps que la mémorisation des tables de multiplication cause des problèmes à plusieurs enfants et adultes. Mais personne ne s’y était attardé de façon à trouver des solutions aux problèmes en question. Or voilà que j’arrive avec ma méthode; Mme Vézina était visiblement impressionnée », conclue Lucie avec un large sourire. Même que Mme Vézina a suggéré et fortement recommandé à Lucie de compléter une maîtrise ès arts en éducation afin de valider formellement la méthode qu’elle a mise au point – ce qu’elle entreprendra sous peu.

En juillet 2003, Lucie tient enfin dans ses mains le produit de ses longs mois d’efforts. En ce moment, elle finalise la trousse de l’enseignant qui, au moment où vous lirez ces lignes, sera sur le point de faire son apparition en librairie. Puis, en novembre 2003, Lucie fera le lancement officiel du livre et de la trousse de l’enseignant.

« J’espère sincèrement qu’aucun enfant ni aucun adulte n’aura plus de difficulté à mémoriser les tables de multiplication », souhaite Lucie. Quant à moi et puisqu’un dicton dit qu’« il n’est jamais trop tard pour bien faire », je promets de m’y mettre. On ne me prendra plus en défaut avec les tables…